Séminaire des URFIST 2024 : alors, on joue ?

Publié le 03 juillet 2024 à 04:22

Chaque année, le Réseau des URFIST est accueilli dans une des unités pour son séminaire d’été. Du 4 au 6 juin, l’équipe niçoise s’est prêtée à l’exercice.

A cette occasion, les URFIST en ont profité pour faire un point sur les jeux sérieux et modalités de ludification utilisés en formation. Cette session a donné lieu à plusieurs ateliers.

Cartographie des jeux existants sur l’IST et la Science Ouverte

Claire Tignolet, URFIST de Paris, a fait un retour sur la liste où elle recense les jeux sérieux existants sur l’IST et la Science Ouverte. Un nouvel onglet sur les fresques est venu enrichir ce travail. Cette production accompagne la session de formation de formateurs sur la thématique “Promouvoir l’IST par le jeu” qu’elle anime à Paris depuis 2023.

D’autres URFIST proposent également des actions sur cette thématique dans leurs programmes, par exemple avec l’accueil de formations de Marie Latour de l’Université de Guyane à Paris, Lyon et Strasbourg en 2023. Les jeux sont mis à disposition sur Zenodo au fur et à mesure de leurs parutions et actualisations.

L’URFIST de Bordeaux, dans le cadre du projet ECODOC, propose des ateliers de conception de jeux à partir de données scientifiques, dans l’objectif de créer des outils ludiques de vérification des connaissances. La méthode est expliquée sur le site du projet : https://ecodoc.u-bordeaux.fr/actualites/de-la-science-aux-jeux

Réflexions sur les motivations à jouer en formation

Le groupe 1 a organisé ses réflexions en deux axes : d’une part, l’identification des arguments qui motivent à “jouer” en formation face aux arguments qui restent un frein à la ludification ; d’autre part, une réflexion autour de l’ingénierie pédagogique lorsqu’on souhaite transformer sa formation “classique” en formation “ludique”.

Arguments en faveur de la ludification

Freins à la ludification

Casser le côté descendant ; favoriser les interactivités même en grands groupes ; favoriser la mémorisation, les mises en situation collectives, les résolutions de problèmes, les échanges ; travailler l’affect en formation ; activer ou réactiver des connaissances

Gestion du bruit et difficultés d’inclusion de certains publics ; mise en difficulté de publics timides et de formateurs qui n’aiment pas “jouer” (changement de posture, sortir de la zone de confort) ; disparition de la structure du cours ; moyen de détourner l’objectif d’apprentissage initial ; reproduction des logiques de ludification venues des entreprises privées ; avoir le sentiment d’infantiliser son public ; nécessité de passer du temps à comprendre le jeu ; difficulté de gestion du temps et de la dynamique de groupe ; apprenants parfois mis en “compétition”

La seconde réflexion a permis au groupe 1 d’évoquer les questions suivantes :

  • faut-il annoncer le jeu aux apprenants ? Si oui, comment ?
  • quelles compétences sont nécessaires pour les formateurs ? Les formés ?
  • quelle évaluation pour l’apprenant de ce qu’il aura appris / retenu / compris ?
  • faut-il annoncer une évaluation à l’issue du jeu aux apprenants ?
  • comment ne pas réduire / simplifier ma formation ?
  • comment garder un équilibre entre aspects théoriques et pratique ?
  • comment gérer les temps de préparation, logistique et d’animation nécessaires ?
  • comment faire correspondre la scénarisation aux objectifs pédagogiques ? Selon quelles règles ?

restitution des réflexions du groupe 1 sur la ludification des formations

Restitution des réflexions du groupe 1 sur la ludification des formations

Tester un jeu sérieux : la Fresque des données ouvertes

Cette session a été l’occasion de tester la fresque créée par Datactivist’ en 2023 sur la thématique des données ouvertes. Deux équipes ont réalisé chacune une fresque, donnant lieu à des échanges sur l’expérience et l’intérêt de ce type d’animation pédagogique en formation.

les deux tables de jeu sur la fresque des données ouvertes

Aperçu des deux tables de jeu “Fresque des données ouvertes”

En fin de jeu, les participants ont fait part de leurs retours sur l’expérience en elle-même :

  • La Fresque a suscité des échanges riches et intéressants
  • La durée a semblé un peu longue dans la mesure où les participants n’étaient que 4 par table, la fresque est plutôt prévue pour 6 à 8 joueurs par table
  • Expérience ludique plutôt que de jeu, qui suppose un réel accompagnement de la part de l’animateur/trice

et l’intérêt qu’ils y trouveraient en tant que formateur/trice :

  • permettre des réappropriations distinctes entre chaque groupe, intéressantes à comparer
  • faciliter la discussion sur les données et l’Open Data
  • un tel outil peut être utilisé soit pour introduire la question des données en début de cours, soit à la fin du cours pour mobiliser les connaissances apprises

Concevoir un jeu sérieux sur l’IA

Un troisième groupe a commencé à concevoir un jeu sérieux qui permettrait de vérifier l’acquisition de connaissances et de compétences relatives à la question de l’intelligence artificielle au service de la recherche. Cette ébauche doit donner lieu à de nouvelles discussions, à une poursuite vers un prototype, à tester au prochain séminaire des URFIST à Paris en janvier 2025. A suivre !

groupe 3 en train de travailler sur le jeu sérieux

Le groupe 3 en pleine réflexion